« La colère de Fashi » :Félix T. chasse le major-général kenyan Jeff Nyagah, commandant de la force régionale de l’EAC

Le major-général kenyan Jeff Nyagah dénonce les » menaces physiques et personnelles » venant des mercenaires de Goma. Le haut gradé dit pour sa part avoir été menacé physiquement par des « mercenaires » et déplore des pressions politiques de la part du président congolais Félix Tshisekedi. Le commandant de la force régionale de l’EAC contraint au départ par Kinshasa note Africa Intelligence. Pour certains observateurs, il est question de « l’efficacité de la force régionale de l’EAC pour combattre les M23 ». La force régionale a échoué.

Les FARDC ne sont pas déployées dans de zones « libérées » par les M23.

Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), ont affirmé, jeudi 27 avril, n’avoir déployé aucun militaire à Kishishe, ni à Bambu, ni dans le reste du groupement Tongo, au territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), des zones jadis occupées par les rebelles du M23.

« S’ils (les rebelles) entendent ce que j’ai à vous dire, ils me tueront », a déclaré un commerçant inquiet à Bunagana, une ville frontalière que, officiellement, l’armée ougandaise a reprise au M23 le 31 mars.

« Les M23 sont toujours là. L’arrivée des militaires de l’EAC n’a rien changé, je paye toujours des impôts au M23 », a-t-il dit, ajoutant que du côté congolais, la frontière est toujours sous contrôle rebelle.

Un peu plus loin, des habitants ont pointé du doigt le sommet d’une colline proche de la commune, la décrivant comme une « position M23 ».

Malgré les promesses de la force EAC, la circulation sur la route de la ville clé de Goma n’a toujours pas repris.

Seuls une poignée de conducteurs et quelques motards bravent les 100 kilomètres de route déserte.

« Le M23 patrouille toujours cette route tous les jours », a déclaré un commerçant à côté de la route N2 à environ 20 km à l’ouest de Bunagana, une zone où les troupes ougandaises sont censées opérer.

La colère de Félix Tshisekedi

Le président congolais, Félix Tshisekedi, reproche au major-général kenyan Jeff Nyagah son refus d’affronter directement le M23 en tant que commandant de la force régionale de l’East African Community.

Le major-général de division kenyan Jeff Nyagah a été relevé de ses fonctions de commandant de la force régionale de l’East African Community (EACRF) déployée dans l’est de la RDC. La décision lui a été notifiée cette semaine. Son départ fait suite à la pression exercée par l’administration du président congolais, Félix Tshisekedi. Depuis plusieurs semaines, Kinshasa ne masquait plus son agacement à l’égard du haut gradé et de ses déclarations publiques.

A plusieurs reprises, Jeff Nyagah avait déclaré que le combat contre les rebelles du M23 ainsi que leur retrait et leur cantonnement ne relevaient pas du mandat de la force régionale. Malgré les relances et l’insistance congolaise, il s’est toujours refusé à faire combattre ses troupes. Une posture confirmée publiquement cette semaine par le ministre kenyan des affaires étrangères, Alfred Mutua. De quoi renforcer la colère de la présidence Tshisekedi, pour qui ce mandat est offensif, et qui entend désormais lever au plus vite les ambiguïtés sur les objectifs poursuivis par l’EACRF.

La « menace » des « mercenaires » de la Légion française à Goma contre Nyagah

Selon Africa Intelligence , le major-général Nyagah a informé le secrétariat général de l’EAC de son départ et livre ses explications. Il évoque « des menaces graves » sur sa sécurité et « un plan délibéré pour saper les efforts de l’EACRF ». Le militaire kenyan rappelle avoir déjà alerté l’organisation sur les atteintes répétées à la sécurité de sa résidence, à Goma, quadrillée, selon lui, par des « mercenaires » équipés d’outils de surveillance.

Coco Kabwika pour Congovirtuel avec The Eastern African et Africa Intelligence

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